Vingt-sept ans après les Propos sur le Tantra, les Éditions Archè-Milano publient une deuxième étude de M. Jean Emmanuelli intitulée : Hayagrīva Cou de Cheval. Il faut féliciter l’Éditeur pour son courage et sa perspicacité ; son courage, car il s’agit, comme pour le précédent, d’un opuscule destiné à un public très restreint, écrit dans un style dont le moins qu’on puisse dire est qu’il n’est pas accessible à tout le monde ; sa perspicacité, car ce texte est d’un intérêt exceptionnel du point de vue métaphysique et initiatique. Sous une forme succincte, ce petit ouvrage est sans doute le meilleur jamais publié en Occident sur la doctrine des Avatāra ; en particulier, l’aspect eschatologique a été abordé avec une grande finesse.
Alors que les Propos sur le Tantra étaient dédiés au gourou de l’auteur, celui-ci a ajouté cette fois le nom de René Guénon, à l’enseignement duquel il se réfère à quelques endroits. C’est là une évolution heureuse à laquelle les amis musulmans de M Emmanuelli ont peut-être contribué. Nous pensons surtout au Docteur Christophe Allix, auteur d’une thèse très intéressante sur le Serment d’Hippocrate ; mais d’autres interventions ne sont pas à exclure. Le plus étonnant est le moment où paraît l’étude de M. Emmanuelli et, davantage encore, tout ce qu’impliquent les circonstances providentielles qui ont marqué sa carrière, qui demeure sans équivalent ; nous y avons fait allusion dans La Petite fille de neuf ans (p. 27 – 28).
S’il est incontestable que la doctrine des cycles cosmiques est particulièrement développée dans le Sanātana Dharma, il l’est tout autant, pour nous, que l’enseignement d’Ibn Arabî en détient le secret.
A. R. Y.